NOTION DE PHYTOTHERAPIE CHINOISE

Je profite de cette rubrique pour mettant en garde sur l’auto-médication avec des plantes chinoises apparemment anodines comme le ginseng, pour vous présenter les notions qu’un praticien doit maîtriser en plus des interactions médicamenteuses et effets secondaires.

Gardons l’exemple du REN SHEN = ginseng = racine humaine.

Sa qualité et ses propriétés sont modifiées selon:

Son lieu de culture ( N/E Chine, Nord de la Corée, Japon, USA ou CANADA).

Son mode de culture (sauvage, transplanté, cultivé).

Son âge (plus il est vieux plus il est puissant).

et sa méthode de préparation (cru et séché au soleil, cuit à la vapeur, préparé au sucre, utilisation des radicelles uniquement…).

FONCTIONS:

Tonifie fortement le QI

(rappel de ce concept de QI ici: http://www.medecine-chinoise.be/medecine_moderne_chinoise-qi_meridiens_points.awp),

Tonifie la rate et le poumon,

Génère les liquides organiques,

Renforce et calme l’esprit,…

TROPISME:

POUMON et RATE

(notion d’organe en médecine chinoise cliquez ici:http://www.medecine-chinoise.be/medecine_moderne_chinoise-notion_organe.awp)

POSOLOGIE:

Choisie en fonction de la corpulence du patient mais aussi selon le but thérapeutique recherché. Je ne développe pas davantage.

NATURE et SAVEUR:

Doux, légèrement amer, légèrement tiède.

INDICATIONS selon le déséquilibre mis en évidence:

Collapsus de QI et de SANG, asthénie, perte d’appétit, diarrhée,vomissement, insomnie, palpitation, transpiration spontanée, souffle court, perte de mémoire…

(rappel de la notion de syndrome ici:

http://www.medecine-chinoise.be/medecine_moderne_chinoise-concept_syndrome.awp)

Mais aussi LES ACTIONS selon L’APPLICATION MODERNE:

Stimule le Système Nerveux Central en basse posologie et inhibe celui-ci en haute posologie, Immuno-stimulant, favorise la dilatation du col de l’utérus pour favoriser l’accouchement, favorise la fonction hépatique, favorise la glande pituitaire et surrénale,…

INCOMPATIBILITES ALIMENTAIRES:

Navet, radis, rave, thé (diminue l’assimilation des gingénosides et autres constituants du ginseng).

Notez l’absurdité de certains thés au ginseng vendu dans le commerce.

ASSOCIATIONS D’AUTRES PLANTES:

Il est rare d’utiliser un seul remède en phytothérapie chinoise. C’est la combinaison judicieuse de plusieurs plantes qui traite le syndrome de manière harmonieuse.

Par exemple pour traiter la toux, calmer la dyspnée venant d’un VIDE du QI du POUMON, on peut associer REN SHEN radix panacis ginseng à HE ZI fructus terminaliae chebulae qui complète l’action en retenant le QI du POUMON, dissout les mucosités et abaisse le QI (la toux est considérée comme un inversion du bon sens du QI du POUMON).

RESUME POUR UN PUBLIC AVERTI:

Son corps ressemble à un être humain, il est voué à la vie de l’être humain.

Doux, il tonifie fortement YUAN QI ( le QI véritable), équilibre l’esprit, renforce l’intelligence. Il éloigne la mort car c’est un monarque du collapsus du QI.

Il se dirige dans les méridiens du Poumon et de la Rate ( les 2 organes phares du QI).

Les anciens disaient qu’il tonifie le QI véritable des 5 organes.

Tiède il n’assèche pas. A l’inverse, en tonifiant fortement le QI il favorise la production du SANG et des liquides.

Puisqu’il tonifie le QI et le SANG et qu’il se dirige dans le méridien du COEUR, il nourrit le COEUR, calme le SHEN (l’esprit), et renforce l’intelligence.

MOTS CLES:

Collapsus de QI

Vide QI/SANG/LIQUIDES

POUMON/COEUR/RATE

COMPLEMENT D’INFORMATION:

Notez que la « conception organique du corps humain » telle qu’elle existe dans les sciences chinoises influence l’utilisation du remède.

La quantification de l’un des constituants actifs ne reflète pas de façon objective son efficacité globale.

C’est là que réside la différence avec la médecine moderne dite « chimique ».

Par exemple HUANG LIAN coptis chinensis et HUANG BAI phellodendron amurense, contiennent tous les deux de la berbérine et la méthode moderne pour la quantifier est identique pour ces deux plantes.

Bien que cette méthode puisse contrôler correctement le principe actif de ces deux plantes, elle ne permet pas de différencier les deux substances telles qu’elles sont connues en médecine chinoise.

Les médecins chinois ne remplaceront jamais l’une par l’autre car ils considèrent comme un tout les constituants des produits de la drogue au lieu d’observer la seule berbérine.

HUANG LIAN clarifie la CHALEUR/PLENITUDE (dû à un excès d’énergie) du FOYER  SUPERIEUR et MEDIAN (ESTOMAC, FOIE et COEUR)

et HUANG BAI traite la CHALEUR/VIDE (dû à un vide d’énergie) du FOYER INFERIEUR (REINS, VESSIE, GROS INTESTIN et INTESTIN GRELE).

En terme de symptômes l’une traite notamment les nausées ou palpitation et l’autre traite entre autre, la cystite ou diarrhée.

Les cibles sont à la fois multiples et aussi très différentes selon la plante utilisée  même d’une famille analogue.

Merci de votre attention, n’hésitez pas à poser vos questions.

 

 

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